Pourquoi l’homéopathie fait-elle peur à certains médecins ?
Depuis plus d’un siècle, l’homéopathie est une thérapeutique complémentaire ancrée dans les habitudes santé de nombreux Français, et prescrite par plus de la moitié des médecins généralistes. Pourtant, ces derniers temps, certains médecins ont développé une forme de sectarisme à l’égard de l’homéopathie : pas assez scientifique, ne répondant pas aux exigences de la médecine moléculaire. Pourquoi une telle crispation ?
L’homéopathie fonctionne à partir de deux principes : la similitude et la dilution. Les chercheurs homéopathes trouvent dans la nature des extraits provoquant les mêmes symptômes que ceux qu’ils souhaitent traiter (similitude), ils les diluent pour qu’il n’en reste qu’une quantité infinitésimale (dilution) qui permet de faire réagir l’organisme et de donner au corps les informations pour se guérir.
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Cette thérapeutique, dont le mode de fonctionnement demeure encore largement incompris, fonctionne sans principe actif, à la différence des médicaments conventionnels. De là à dire qu’ils sont inefficaces, il n’y a qu’un pas que certains médecins trouvent aujourd’hui de bon ton de franchir. Tant pis si l’efficacité de l’homéopathie a été prouvée dans des études et que plus de la moitié de la population française se soigne régulièrement avec.
On peut déplorer le retour d’une forme de scientisme, notamment en faculté de médecine et parmi les nouveaux médecins. La médecine conventionnelle n’a pas à s’opposer à d’autres formes de thérapeutiques qui ne se veulent pas concurrentes, mais qui peuvent apporter des solutions et des accompagnements à certains patients et dans certains cas.
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Au-delà du mythe de la perte d’opportunité, qui consiste à imaginer qu’un patient atteint d’une maladie grave et non curable par l’homéopathie, puisse s’obstiner à prendre des granules au lieu de consulter un médecin et de se voir proposé un traitement adapté, c’est la question d’une vision étriquée de la médecine qui se pose.
Personne ne remet en cause les progrès phénoménaux réalisés par la médecine occidentale ces deux derniers siècles. La médecine moléculaire a permis de traiter de nombreuses maladies et d’accroître significativement l’espérance de vie moyenne. Pour autant, est-il hérétique de réfléchir à d’autres façons de traiter certaines pathologies que par l’usage massif de molécules ? Peut-on envisager de traiter le patient dans son ensemble plutôt qu’une maladie ?
Contre quoi se battent les jeunes médecins qui entrent aujourd’hui en campagne contre l’homéopathie ? Contre une thérapeutique qui sort du cadre strict de leur formation ? Pourquoi ne demandent-ils pas simplement à leurs patients pourquoi ils se tournent vers l’homéopathie ? Pourquoi ne regardent-ils pas les études qui montrent que la prise de granules contribue à faire baisser significativement le nombre de médicaments pris et donc les interactions médicamenteuses.
La question de la santé mérite plus qu’un débat hystérique où chaque camp accuse l’autre de charlatanisme sans se soucier de l’apport que l’un et l’autre peuvent avoir auprès des patients. C’est tout le sens de la vocation médicale.